Dhruba GhoshSarangi

    À PROPOS DE Pandit Dhruba Ghosh (1957-2017)

    Enfant de Mumbai, Dhruba Ghosh porte l’héritage de ses maîtres : son père, le percussionniste et renommé pédagogue Pandit Nikhil Ghosh ; son grand oncle, le flûtiste Pannalal Ghosh qui a suivi l’enseignement de Ustad Allauddin Khan ; Pandit Dinkar Kaikini, chanteur et compositeur ; ou encore le célèbre maestro Ustad Khan Sagiruddin qui emprunte au style légendaire Bundu Khan de Delhi.

    Au cours de son enfance, il côtoie les plus grands tels que Ustad Ahmedjan Thirakwa (tabla), Ustad Amir Khan (chant), Pandit Ravi Shankar (sitar), Ustad Ali Akbar Khan (sarod) et Pandit Nikhil Banerjee (sitar).

    Le maître du Sarangi

    Formé dans un premier temps au chant et au tabla par son père, il devient le disciple de Ustad Khan Sagiruddin (sarangi), qui a lui-même reçu son savoir de Ustad Bundu Khan de la gharana (ou école) de Delhi. Plus tard, c’est auprès du chanteur vétéran de la gharana d’Agra, Pandit Dinkar Kaikini, qu’il apprend.

    Considéré comme l’un des musiciens les plus talentueux de sa génération, Dhruba Ghosh a participé à la transformation du sarangi, vièle de l’Inde du Nord reconnue comme « l’instrument aux cent couleurs ». Sa maîtrise des ragas, son génie créatif, ses coups d’éclat virtuoses, la qualité de ses récitals et, surtout, sa fine compréhension de l’idiome traditionnel lui permettent de développer de nouvelles techniques qui sont adoptées par le milieu musical. Il a favorisé l’ascension du sarangi au rang des instruments solistes, alors qu’il accompagnait traditionnellement le chant.

    Dhruba Ghosh et son sarangi

    Sonorité céleste, musicalité cosmique

    En 1974, Dhruba Ghosh commence à voyager, de l’Extrême Orient à l’Europe en passant par l’Océanie, et ce, pour accompagner son père. Plus tard, il collabore avec de grands chanteurs tels Ustad Salamat Ali Khan, Ustad Ghulam Mustapha Khan, Ustad Munawwar Ali Khan, Pandit Dinkar Kaikini, Smt. Shobha Gurtu et Smt. Girija Devi. Le violoncelliste Mstislav Rostropovitch le salue à l’issue de l’un de ses concerts à Mumbai en 1988. L’année suivante, dans le cadre du festival de Bhopal, il est unanimement acclamé par une centaine d’autres musiciens. En 1991, il entame ses tournées solo et projets collaboratifs avec des musiciens du monde entier.

    Il participe à la fondation d’un orchestre à cordes « du monde », mobilisant les instruments traditionnels à archet du Japon à l’Ouzbékistan, de la Corée à l’Inde. Les musiciens classiques occidentaux le connaissent bien – Philippe Pierlot (viole de gambe), Jean-Paul Dessy (violoncelle), François Deppe (violoncelle), Justin Pearson (violoncelle), Yamashita (Jazz – Piano) -, tout comme les artistes dits des musiques du monde. Parmi les artistes avec lesquels il s’est associé figurent le saxophoniste Kazutoki Umezu, le violoniste Aska Kaneko, le chanteur pop OEB, le batteur Kiyohiko Senba, le maître de shamisen Hidetari Honjo, l’Ouzbek Gidjak Khashimojon Ismailov et la Coréenne Kang Eun-il’s Haegumplus.

    Ses créations avec Constantinople

    Kinan Azmeh